Clan d'Oujda

Par numéro sur l'image :
1-Commandant Bouteflika
(alias Abdelkader El Mali)
2-Colonel Boukharouba
(alias Boumédiène)
3-Colonel Ali Kafi
4-Colonel Boussouf
(alias Si Mabrouk)
5-Colonel Mostafa Benaouda
6-Colonel Boudghène
(alias Lotfi)
7-Commandant Rouai
(alias Toufik)
8-Commandant Rachid
(alias Mostghalemi)
9-L'ambassadeur Laâla
10-Mohamed Boudaoud
(alias Mensour)
En arrière-plan : des cadres et des militants

Le clan d'Oujda[1],[2],[3], appelé parfois le « groupe de Tlemcen »[4], est un groupe politico-militaire ayant opéré durant la guerre d'Algérie. Le clan s'est bâti sur la première communauté algérienne installée au Maroc depuis 1950, composé de la petite bourgeoisie, de propriétaires terriens, d'auxiliaires de l'administration marocaine ou d'étudiants et des cadres, tous encadrés par les combattants algériens de l'Armée de libération nationale (ALN), repliés derrière la frontière marocaine dès le début de l'insurrection de 1954. Ils sont plus organisés, lourdement armés et fortement politisés[5].

Le clan dont les liens se sont noués en 1956 autour d'un tandem formé par le colonel Boussouf, chef du service de renseignements du MALG, et son adjoint le colonel Boumédiène, chef d'État-major général (EMG) de l'armée des frontières, secondé par quatre hommes : Kaïd Ahmed, Chérif Belkacem, Ahmed Medeghri et Abdelaziz Bouteflika, qui attendent leur heure et très opposés aux négociations de paix à Evian par peur d'en être exclus après l'indépendance du pays. Les rapports entre ces hommes demeureront très étroits pendant toute la suite de la guerre et longtemps après l'indépendance du pays, quand ils ont investi les plus hautes fonctions politiques de l’Algérie indépendante.

La base arrière de l'EMG est implantée à Oujda, ville marocaine frontalière avec l'Ouest algérien. C’est ce qu'on appellera plus tard le « clan d'Oujda » et qui est à l'origine de l’assassinat d'Abane Ramdane au Maroc en 1957[6],[7], la mort du colonel Amirouche en 1959 dans une embuscade, la crise de l’été 1962, l'assassinat de plusieurs opposants politiques après l'indépendance et de la prise du pouvoir par les militaires de l'armée des frontières à sa tête le colonel Boumédiène. Ils remportent une offensive guerrière contre les maquisards des wilayas qui se sont opposés militairement aux hommes du clan durant la crise de l'été 1962.

Pour les historiens, le coup de force militaire de l'armée des frontières à sa tête le colonel Boumédiène durant l'été 1962, c'est l'été de « l'indépendance confisquée » par le « clan d'Oujda » qui a scellé le destin politique et économique de l'Algérie post indépendante où l'armée occupe toujours une place centrale dans les décisions politiques depuis le coup d'État du 19 juin 1965, au terme duquel le président de la République Ahmed Ben Bella est renversé par le colonel Boumédiène, qui devient le nouveau président de l'Algérie.

Une partie des présidents successifs de l'Algérie qui ont gouverné le pays plus de dix années, sont issus de ce clan depuis le coup d'État du 19 juin 1965 (Houari Boumédiène et Abdelaziz Bouteflika).

Le clan s'est effrité en 1979 après la mort du président Boumédiène, supplanté par un nouveau clan, le « clan de l'Est » dont les hommes qui le composent sont tous originaires du triangle géographique de la région de l'Est de l'Algérie : Batna-Tébessa- Souk Ahras connu sous l'acronyme « BTS », où les villes de Khenchela et Batna sont sur-représentées.

20 ans après, le « clan d'Oujda » s'est imposé de nouveau dans tous les rouages du pouvoir après le retour d'Abdelaziz Bouteflika et son accession à la tête du pays en 1999[8]. En 2019, celui ci est contraint à la démission par le Hirak.

Frontière algéro-marocaine
Oujda, ville marocaine frontalière avec l'Ouest algérien
  1. « Clan d'Oujda » sur Google Books
  2. « Clan d'Oujda » sur El Watan
  3. « Clan d'Oujda » sur Le Matin.dz
  4. Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN 1954-1962, Fayard, 2002. (ISBN 2-213-61892-5)
  5. Historia magazine Guerre d'Algérie, Déjà Boumédiène songe au pouvoir, no 311, pp : 2373. 1973.
  6. Daho Ould Kabila défend et justifie l’assassinat de Abane Ramdane, TSA, du 1er novembre 2015.
  7. Le témoignage d’un “malgache” atypique, Liberté, du 15 octobre 2015
  8. Les luttes de clan exacerbent la guerre civile en Algérie in Le Monde diplomatique, numéro d'octobre 1997

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